LES ABEILLES DOMESTIQUES ET SAUVAGES EN DANGER : POLLINIS SONNE L’ALERTE
Dans un article pour Biocontact, POLLINIS explique que les abeilles ont acquis une importance telle dans la biodiversité que leur rapide déclin pourrait engendrer un véritable cataclysme silencieux : la remise en question de toute la chaîne alimentaire, avec des conséquences écologiques et financières que nous commençons à peine à entrevoir.
DATE : 15 MARS 2015
Des ruches désertées au sortir de l’hiver, parfois en pleine saison de butinage. Des colonies entières décimées sans que les apiculteurs ne retrouvent les cadavres… Le syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles, ou CCD pour colony collapse disorder, frappe les États-Unis et l’Europe depuis les années 1990. Les causes de cette disparition massive des abeilles domestiques, ou abeilles mellifères (connues de tous pour leur miel), sont encore mal connues. Mais on sait déjà que les conséquences pourraient être dramatiques.
Par ailleurs, des centaines d’espèces d’abeilles sauvages – comme les bourdons, andrènes, mégachiles et autres osmies – ont été très peu étudiées car elles ne semblaient pas présenter d’intérêt économique direct (comme la production de miel). Pourtant, les scientifiques soulignent désormais leur rôle primordial dans la reproduction des plantes sauvages et cultivées. Et ils s’inquiètent de leur état.
Bee flies de nectar
Pratiquement aucune fleur, à peine éclose, n’échappe à la vigilance des abeilles.
Car sans abeille, plus de pollinisation des fleurs, et sans pollinisation, presque plus de fruits ni de legumes. Or, sur la planète, environ 80 % des plantes à fleurs sont pollinisées par les insectes et, parmi celles-ci, presque toutes sont pollinisées par les abeilles. On estime que les abeilles sont capables de butiner 170 000 espèces de plantes à fleurs – un record planétaire ! Et près de 40 000 espèces de plantes à fleurs dépendraient exclusivement d elles.
Les abeilles transportent sur leur corps, couvert de poils branchus, des dizaines de milliers de grains de pollen (élément mâle) qu’elles déposent sur le pistil (élément femelle) de la fleur pour assurer la fécondation. Elles se transmettent aussi les coordonnées de tous les nouveaux emplacements fleuris : pratiquement aucune fleur, à peine éclose, n’échappe à leur vigilance. Au mieux de sa forme, une abeille peut visiter jusqu’à 3 000 fleurs par jour, et une belle colonie d’abeilles peut abriter de 30 000 à 40 000 individus. Même si seulement 2 000 de ces abeilles iront butiner dans la journée, cela fait quand même 6 millions de fleurs visitées et fécondées en une journée !
Lire la suite :